Bénévolat

 Je suis infirmière et j'aime mon métier. Après avoir commencé par travailler en soins intensifs, je fus volante, puis voulus me tourner résolument vers l'humain et décidai de travailler en Gériatrie car ce que j'aime par dessus tout dans ce métier c'est le contact avec les patients et l'enrichissement qui s'ensuit.
Mais revenons à mon aventure musicale et voyons comment elle s'est intimement liée à ce métier passionnant qui est le mien.
J'avais souvent remarqué et cela me faisait mal pour eux, la colère et le désespoir mêlé à un sentiment d'impuissance que certains patients éprouvent face à leur hospitalisation en Gériatrie. Ces patients sont hospitalisés sans l'avoir voulu. Des voisins, le médecin traitant, la famille les ont fait hospitaliser car ils pensaient qu'ils ne pouvaient plus continuer comme cela pour diverses raisons: sécurité, hygiène, sous-alimentation, santé mentale,...Ces patients, eux, ne se rendent pas compte ou ne veulent pas voir la raison de leur hospitalisation. Ils en veulent à ceux qui les ont fait hospitaliser. Ils se sentent à l'hôpital comme en prison, nous sommes leur gardien, et eux nos prisonniers.
C'est alors que me vint une idée: et si je leur jouais de la musique! Cela les distrairait de leur obsession, les soulagerait, rendrait leur sort moins pénible, leur permettrait de s'échapper quelques instants de ce monde qui leur semble hostile vers un monde plus hospitalier plus proche aussi de celui qu'ils ont quitté. Je décidai donc d'amener ma guitare à la clinique et de tenter l'expérience sur un patient se sentant prisonnier. Le résultat fut au delà de mes espérances, le patient se calma, fut moins agressif, me parla, la communication était rouverte et de nouveau possible. Je me rendis compte par après que ce type de patient apprécie beaucoup que l'on leur joue de la musique. Cela apaise leur colère, diminue leur impuissance, et ranime cette petite flamme qui brille en eux et qui parfois risque de s'éteindre comme asphyxiée. Après deux ou trois expériences, je me rendis compte que c'était merveilleux. Les patients semblaient heureux et moi encore plus. C'était une véritable aventure qui commençait. L'histoire d'un dialogue coeur à coeur au moyen de la musique, « ma » musique qui sort de mes tripes, de mon âme, de mon être tout entier pour rencontrer l'âme de quelqu'un d'autre. La musique touche leur coeur, qui s'ouvre alors au mien, ils se mettent au même diapason. Un peu comme deux baguettes magiques dont les jets d'étoiles se rejoindraient en s'entremêlant.
Je décidai alors de signer un contrat de bénévole afin de pouvoir vraiment me consacrer à ce dialogue cœur à cœur hors de mon travail d'infirmière et de pouvoir ainsi être plus disponible.
Voici quelques réflexions de malades qui vous feront comprendre l'impact de ce dialogue cœur à cœur à travers la musique sur le malade:
 
« Vous pouvez jouer autant que vous voulez, au moins on ne sera pas seul ».
 
 
« Ecouter de la guitare de très près: je vais sentir les vibrations, cela va me toucher plus profondément. » Après que j'aie joué, elle pleure, elle est émue et semble se libérer.
 
 
« Je ne pensais pas que quelqu'un jouerait de la guitare pour moi seul. »
 
Une dame qui était en train d'écouter de la musique à la radio, l'éteint pour m'écouter puis dit: « Oh, comme c'est différent. La musique en direct c'est de l'émotion pure qui se transmet. Rien à voir avec une émission, un morceau enregistré. »
 
 
 
« Je suis entré ici contre mon gré. De la musique, oh, j'aime la musique. La prison avec musique, c'est déjà mieux que la prison toute seule. Allez-y, jouez, je vous écoute avec mon coeur. » Et oui, ce fut un dialogue de coeur à coeur dont le langage était ce flot de notes qui le réanima, le réchauffa, se fit le meilleur des médicaments.
 
 
 
Puis me vint l'idée de former un groupe de musiciens bénévoles (ayant tous signés un contrat de bénévoles avec la Clinique St Pierre) .
 
J'ai nommé ce groupe " Musique à cœur ouvert".
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Nous jouons au chevet du patient, le dimanche, seul ou à deux. Les horaires sont faits au fur et à mesure selon les disponibilités de chacun.
 
Si vous avez entre 16 et 77 ans et que vous désirez partager votre passion pour la musique avec des patients hospitalisés (une autorisation parentale est demandée pour les moins de 18 ans).
 
Si vous jouez d'un instrument au son chaud et relaxant (ex guitare, violoncelle, flûte traversière,...) ou que vous aimez chanter, accompagné ou non d'un instrument, et que vous avez envie de donner un peu de votre temps à un public réceptif et avide de musique.
 
Si vous avez des dimanches de libres, à la cadence que vous choisirez, et que vous savez pouvoir être fidèle à votre engagement.
 
 
Contactez-moi au 0496 / 11 71 87.
 
 

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