La didactique du musicothérapeute

Qu'est-ce que la didactique du musicothérapeute?
Ce sont des séances de musicothérapie auxquelles se soumettent des musicothérapeutes entre eux dans le cadre de leur formation. Ils sont tour à tour musicothérapeute, participants et observateurs. Après chaque séance, il y a verbalisation en réponse à des questions posées par le formateur. Les observateurs y répondent suivis des participants. Le musicothérapeute, lui, parle ou non, répond aux questions ou non, parle de sa stratégie, ressenti, future stratégie ou non.


En voici mon expérience:


Faire parler l'instrument c'est me faire parler moi à travers lui. Communiquer par l'instrument c'est: exprimer, entrer en résonnance, rebondir, interagir, c'est construire un dialogue par l'intermédiaire de l'instrument.
Si à cela se rajoute la voix, c'est un nouveau canal qui s'ouvre, une nouvelle possibilité d'interaction, de dialogue.
A cela s'ajoute encore le geste, le déplacement sans oublier l'immobilité et le silence qui sont une action à par entière.
Lors de la didactique, la personne s'exprime et rencontre d'autres personnes qui s'expriment dans le non verbal.


Cela m'a amenée au bout de moi-même et à mes limites. Cela m'a libérée de contraintes, barrières élevées avec le temps, cela a remué au fond de moi des événements de ma vie. C'est un château de carte qui s'écroule pour arriver à l'essentiel, ce qui me fait moi. Cela m'a travaillée, fait douter, aussi bien que montré mon potentiel enfoui.
Après c'est comme si je repartais sur de nouvelles bases, plus vraies, plus authentiques. J'y ai appris à agir comme je le décidais et non comme je pensais devoir le faire. Je sais aussi quelles limites sont les miennes et ce que je dois travailler.


C'est un travail que j'avais déjà fait à la fin de ma formation et que j'ai refait car je voulais me retrouver face avec moi-même pour voir où j'en étais. On n'a jamais fini de se former et de se remettre en question.

La question qui m'est venue est: "être ou ne pas être"? J'en ai bien compris le sens et l'enjeu, et sans hésitation j'adopte le parti d'être, avec les risques que cela comporte, car combien lourd serait le prix à payer en faisant le choix inverse. Ce serait refuser d'exister, "faire" sans y mettre de ma personne, sans mettre de sens à mes actes. Etre ou ne pas être, un choix à refaire à chaque instant, oser la vie. Il me reste encore du chemin, je suis sur le chemin et comme pour la personne qui s'engage dans une musicothérapie, c'est le chemin qui compte.